Nordkapp 2018
Le Grand Nord - 9.440 km en 30 jours
Après les expéditions à portée pratiquement philosophique telles que La Diagonale du Paradis en 2016, voici un voyage au sens le plus « On Ze Road » du terme : il s’agit de prendre la route vers le Nord et de rouler jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de route.
Une fois le Cap Nord atteint, demi-tour et descente vers le Sud jusqu’au bercail basque.
Je vais donc partir de Londres pour remonter vers le Nord pendant 3.800 km en traversant la Belgique, les Pays-Bas, le Danemark et la Norvège.
Une fois arrivé tout là- haut, demi-tour toute et descente de re 3.800 km en traversant la Finlande puis petite croisière sur la mer Baltique de Helsinki à Hambourg avant de couper par le Nord-Ouest de l’Allemagne pour filer ensuite de Sarreguemines à Biarritz via Dijon et Condom.
Après quelques jours de repos pour la moto, je remonterai à Londres par Rochechouart et Dieppe.
Voici le beau périple que ma chère et tendre me permet de réaliser pour ma cinquième dizaine !
Série Rétro








Série Chambres avec vue

Des videos innoubliables !

Passage du Cercle Polaire
Une mise en route en 5 pays
5 - 7 Juillet 2018 : London - Husum (DEU) / 1.100 km en 3 jours
Le best of
Ces 3 premiers jours ont été une mise en jambe transnationale partant de GB, frôlant la France, transperçant la Belgique et les Pays-Bas puis touchant l’extrême ouest de l’Allemagne.
Ce fut un trajet assez utilitaire en empruntant les grands axes pour aller au plus vite et donc pas exaltant. C’est le lot de vouloir voir les fjords norvégiens et toucher le Nordkapp.
J’ai donc quitté l’ile tropicale de l’Angleterre avec ses chaleurs étouffantes de 30 degrés et ses pluies diluviennes mais rafraichissantes.
Etape au sud de la Belgique au fameux T’Sparhof que je recommande chaudement pour la gentillesse de ses hôtes et la qualité de sa cuisine et sa cave. En revanche, étant en pleine campagne, le troupeau de vaches voisin a rendu la nuit courte et perturbé par la qualité de ses beuglements nocturnes.
Ensuite, une longue étape pour traverser la Belgique et les Pays-Bas : petits pays mais au combien dense d’où des routes chargées et des bouchons réguliers. Rien de bien passionnant. Il faudra revenir parcourir ces contrées par les chemins de traverse car le temps et les températures étaient idéales.
Nuit en Allemagne, de l’autre cote de la frontière, dans un agréable hôtel sur un golf avec un délicieux diner devant l’arrivée du 18 envahi de chevreuil à la tombée de la nuit.
Enfin, une journée en Allemagne ou on sent bien qu’il y a plus de place. De grandes et belles nationales le matin jusqu’à Bremen permettant d’avancer vite et bien.
Un passage de l’Elbe sympathique mais confirmant l’arrivée dans un plat pays battu par les vents vigoureux de la mer du Nord.
250 km de route rectiligne, sans voie de dépassement, avec des vents de cotes à 70 km/h et des automobilistes s’énervant que vous les bloquiez à 70 km/h pour ne pas finir, poussé par une rafale, dans le fossé, au lieu des 100 autorisés. Autant dire pas vraiment le bonheur motocyclistique.
Toujours un beau ciel bleu mais pas plus de 20 degrés. Le Nord se rapproche!
A partir de demain, c’est le Danemark et le début du Grand Nord !




Découverte du Danemark et arrivée en Norvége
8 - 11 Juillet 2018 : Husum (DEU) - Solvorn (N) / 960 km en 4 jours
Le best of
Une remontée vers le nord du Danemark sans encombre et avec de forte amplitudes thermiques (entre 12° et 30°) mais toujours du soleil. Beaucoup de vent d’où les éoliennes très nombreuses ainsi que les églises avec leur tour carrée blanche visibles de loin.
Superbes cotes sauvages sur la Nordsee et traversée d’étendues type Camargue avec chevaux et bovins.
Attente un peu longue à Hirtshals dont les ressources touristiques sont limitées. Rencontre d’un couple de Vancouver (65-70 ans) qui voyage 6 à 8 mois par an, à moto, en Europe et Amérique du Nord. Les voyages forment la jeunesse et gardent jeune !
Nuit clame dans le ferry et arrivée pile a l’heure à Bergen. J’en sort rapidement et enchaine 150 km de route rapides avec autant de tunnel que de fjords. Passage d’un col ou la température tombe a 12° alors que je venais de dépasser les 30° au niveau de la mer.
Un petit ferry me permet d’échanger avec un agriculteur qui est catastrophé par la sècheresse. Les récoltes de foin étant le 1/3 d’habituellement, il va devoir se séparer d’une partie importante de son troupeau car il ne pourra pas les nourrir.
Comme quoi, le changement climatique, c’est maintenant !
Arrivée juste à temps à Solvorn pour le diner. Au Walaker, hôtel familial depuis 5 générations, le diner est servi à 19h30 et après l’heure, c’est plus l’heure.




Fjord majesteux et un petit bijou d'église
12 Juillet 2018 : Solvorn - Urnes (Lustrafjorden)
Le best of
Une journée « Off » pour profiter du fjord et visiter l’église d’Urnes. Eglise en bois la plus vieille du monde et classée au patrimoine mondial de l’Unesco.
La réalité est époustouflante de beauté pour le fjord sous un ciel bleu azur et un soleil tonitruant.
L’église est un bijou et la balade pour y aller, ferry et petite marche font une excursion parfaite.
Après-midi, un peu travail et peu farniente sur la terrasse de l’hôtel en bord de fjord. De quoi prendre des forces avant le passage du Cercle Polaire et l’arrivée au Nordkapp dans 6 jours.




Paysages variés et de plus en plus Nordiques
13 et 14 Juillet 2018 : Solvorn - Mosjøen / 800 km en 2 jours
Le best of
Départ le 13 de Solvorn sous un soleil tonitruant et 26° mais très vite la température baisse à un agréable 17° et la route enchaine lacs, cascades et fjords plus beaux les uns que les autres. Puis c’est la montée vers un plateau glaciaire magnifique où des glaciers ayant bien fondus font un paysage superbe avec une route déserte et roulante à souhait. Quelques courses pour un pinique au bord d’un lac apaisant, devant une cabane à bateau dont la propriétaire passe et me souhaite de bien profiter de l’endroit.
En reprenant la route, je traverse un bon grain de montagne qui me trempe jusqu’aux os en 2 minutes avec une température qui rend les choses un peu fraiches.
Au détour d’un virage, sous la pluie battante, un élan affolé traverse à 20 mètres de mes roues. Puis 20 km plus loin, c’est un Fangio norvégien qui m’arrive pleine face alors qu’il termine son dépassement un peu ricrac, m’obligeant quand même à freiner sérieusement pour ne pas me l’emplafonner !
Je rejoins ensuite la fameuse E6 qui bien que roulante est loin d’être déserte et dont les paysages sont agréables mais pas exceptionnels.
Je découvre Trondheim en restant dans un hôtel au bord du port et en dinant dans un ancien hangar transformé en restaurant italien. Nourriture correcte mais plus on va vers le nord, plus les prix grimpent.
Le départ le 14 Juillet de Trondheim est un peu glauque par le temps couvert, la température basse et les 150 premiers kilomètres sans intérêt en longeant une cote un peu industrielle. Mais on ne peut pas avoir que des fjords. Il faut bien quelques industries !
Je vais suivre la E6 toute la journée mais les choses vont en s’améliorant après le déjeuner pour lequel je grignote dans une station-service en partageant ma table avec 2 italiens qui font le même trip mais dans l’autre sens.
L’après-midi, le soleil réapparait, les paysages deviennent de plus en plus sauvages et le trafic est gérable.
J’arrive à Mosjøen assez tôt. C’est une bourgade au bord de fjord et face à d’impressionnants à pic. Les 3 rues font un peu ville de far West et les maisons sur pilotis de toutes les couleurs donnent un charme particulier à cet endroit apaisant.
Diner rapide au restaurant buffet de l’hôtel, entre un groupe d’américains en bus et un autre de motards en goguette.




Passage du cercle polaire, pluie et beautés grandioses
15 et 16 Juillet 2018 : Mosjøen - Inndry - Narvik / 525 km en 2 jours
Le best of
Le 15 est une journée courte en km mais longue en temps pour cause de ferry, 3.
De la pluie, du brouillard mais quelques vues superbes sur les fjords et les glaciers.
Passage du cercle polaire et groupe de motards retrouvé à chaque ferry.
Nuit dans un hôtel simple et assez vide avec un diner seul, de crevettes du nord et d’un kebab assez bon.
Le 16 sera une journée bien roulante et avec 1 seul ferry.
Toujours sur la E6 où j’arrive à gérer le trafic en laissant passer les groupes de camping-car et autres touristes.
Des paysages toujours grandioses, sous un soleil et un grand ciel bleu. Les températures font le yoyo entre 15° et 20°.
Pause déjeuner au bord d’un lac paisible, juste déranger par un couple de français immatriculé en Espagne, dans un 4x4 camping-car, bien polluant avec leur diesel.
Après-midi aussi superbe et arrivée tôt à Narvik. Je cherche le centre mais ne le trouve pas. Donc diner tôt à l’hôtel après une Corona au bar panoramique du 16e étage !!




Paysages grandioses mais civilisés et Nordkapp atteint
17 - 19 Juillet 2018 : Narvik - Gildetun - Honningsvåg / 765 km en 2 jours
Le best of
La remontée depuis Narvik se fait sous un grand ciel bleu avec des températures allant de 19° en bord de fjords a 30° à l’intérieur des terres. Phénomène bizarre car le passage entre fjord se fait souvent en grimpant. On pourrait donc s’attendre à voir la température baisser et non pas augmenter. Je suppose que la mer a un effet « clim ». D’ailleurs la végétation à l’intérieur est plus désertique.
Je roule bien sur de grandes routes, en état correct en général et sans beaucoup de trafic. Il suffit de s’intercaler entre 2 groupes de véhicules et on a l’impression d’être seul au monde. Pas bien longtemps car les côtes sont habitées et exploitées. Evidement, on reste sur des densités plus proches du Larzac que de la Côte d’Azur !
Plus on s’approche du Cap, plus la végétation disparait complètement pour laisser place à de grandes plaines battues par des vents persistants. C’est superbe de dénuement !
Rencontre avec les premiers rennes qui sont des animaux domestiques laissés en pâturage dans la nature. Ils se promènent nonchalamment le long ou sur les routes, à la recherche de leur prochain casse-dalle. Tout le jeu consiste donc à ne pas les rencontrer de près au détour d’un virage. La règle d’or du motard vieux s’applique plus que jamais : pilotage à vue et uniquement à vue !
Le Cap Nord est atteint sans problème mais pas vraiment seul. Je fais la photo et la vidéo qui vont bien, envoie une carte postale et achète un magnet pour Elliot.
Pause de 24h à Honningsvåg, petit port de pêche au Crabe Royal et escale des paquebots de croisières. Journée calme où j’apprends plein de chose au musée de la ville, notamment qu’elle a été complètement rasée par la Nazis fin 1944. Il a ensuite fallu 5 ans pour la reconstruire.




Adieu Norge dans le brouillard, Hello les forets infinies de Finlande
20 - 25 Juillet 2018
Honningsvåg - Saariselkä - Posio - Nurmes - Mikkeli - Helsinki - Travemunde
1.770 km en 5 jours + 1.200 km en ferry en 29 heures
Le best of
La Finlande, 1.770 km, moins variés que la Norvège mais moins touristique. De grandes routes dans des décors agréables de forets sans fin, des lacs souvent superbes, des routes non revêtues challengeantes par temps de pluie et pratiquement personne sur la route.
Du coup, les km sont vites avalés et c’est un bon test de gestion de la monotonie.
Passage de nouveau du Cercle Polaire, encore sous une pluie persistante.
Des hôtels plutôt bien mais une nourriture monotone aussi, beaucoup a base de pizza et de pates mais tout à fait correcte.
La grande crainte de rencontres inopportunes avec des rennes ou des élans s’est révélée bien infondée. A tout casser, j’ai dû voir une douzaine de rennes mais souvent des individus, broutant paisiblement en bord de route et ne faisant jamais de traversée intempestive. Les 2 seuls élans vus étaient en Norvège. Moustiques Nada !
Arrivée sans encombre à Helsinki dont je fais le tour mais sans vraiment visiter. Puis embarquement dans un gros cargo depuis le port de marchandise. En fait, ce n’est pas un ferry 100% passager mais un cargo qui, en plus, embarque une centaine de véhicules particuliers.
Longue traversée (29 heures) de la Baltique, une mer polluée et au trafic intense.
Heureusement, je sympathise avec un motard espagnol ce qui distraie les repas. Je travaille aussi à un diaporama pour partager avec la famille.
Arrivée à Lubeck vers 22h pour attaquer la Grande Descente vers Urrugne en 6 jours.















