Picos de Europa 2020
Zigzag en France et los Picos de Europa en prime
5.400 km - 19 jours
En ces temps de Coronavirus, j'abandonne les projets sur l'Irlande ou le Sud de la Norvège. Je me concentre donc sur mes meilleures adresses en France et un approfondissement de la Cantabrie et des Asturies.
Départ de Delft pour rejoindre Cangas del Narcea en Asturie en passant par Dieppe, Pertuis et Florac puis Urrugne avant la grande remontée.

Un bon départ sous les soleils néerlandais et belges
20 Juillet 2020 : Delft - Hastière Par Dela / 266 km en 6h00
C'est reparti, On the road again malgré le covid.
​
Une première journée courte pour quitter les Pays Bas et rejoindre la Belgique. Rien d'exceptionnel mais un temps idéal pour se mettre en jambes et retrouver les réflexes et bonnes habitudes.
​
Autoroutes et nationales pour quitter Rotterdam et contourner Anvers et Bruxelles. Puis les chemins de traverse en Belgique pour atteindre Hastière à la frontière belgo-française, sur les bords de la Meuse.
​
Demain on attaque le sérieux avec une étape de 380 km pour rejoindre Dieppe.




De la Wallonie vers la Normandie sous le soleil
21 Juillet 2020 : Hastière - Quiberville / 372 km en 9h00
Une bonne grosse journée de routes bien roulantes, sans personne sous un beau soleil et par une température ne dépassant pas les 25°.
Un départ matinal et un peu frais mais sous un grand ciel bleu, pour rejoindre Chimay, fameuse pour son abbaye et sa bière.
Puis je file vers la France où, à peine la frontière passée, je tombe sur des routes en réfection et donc avec moulte gravillons et limitation de vitesse. Nous avions eu la même chose avec Gabin en 2013. Juillet est le mois du gravillon sur les routes départementales.
Je passe par Le Nouvion en Thiérache, capitale du Maroilles et ai donc une pensée pour Papa, grand amateur de ce fromage qui pue vraiment.
Ensuite, j’arrive à Le Cateau-Cambresis dont j’apprends que c’est la ville natale de Matisse.
A force de ne pas trouver de bistrot un brin engageant, je piquenique en bords de champs, en puisant dans ma réserve de thon et olive. Je me rattraperai le soir.
Je croise et dépasse un nombre incalculable de moissebat qui sont en pleine activité partout là où je passe.
Après un gouter Menthe à l'eau + financier en bord de rue hyper passante, je file sans encombre vers Quiberville et son toujours accueillant Hôtel de la Plage.
Demain, petite étape de 220 km le long du littoral pour rejoindre Caen.




Haute et Basse Normandie et retour des touristes
22 Juillet 2020 : Quiberville - Saint-Laurent-sur-Mer / 222 km en 7h
Après 2 jours sans pratiquement personne, cette journée marque le retour des touristes, surtout belges et hollandais.
Pas étonnant puisque j’ai traversé la Haute puis la Basse Normandie. L’avantage des zones touristiques c'est qu'il y a de jolies choses à voir en plus des paysages et surtout des bistrots et resto pour se restaurer.
Après St Valery en Caux, je contourne Fécamp et file vers Honfleur en passant l'impressionnant Pont de Normandie par-dessus le Seine.
Déjeuner à Honfleur de quelques crevettes et d'une salade avant de filer vers le Pegasus Bridge que nous avions visité avec Elliot en 2014 et en évitant Deauville et la côte.
Puis les plages du Débarquement s'enchainent et j'arrive à Omaha Beach doucement, pour cause de routes étroites et de pas mal de touristes dessus.
Temps toujours idéal et température parfaite.
Demain, je pars plein Est vers Chartres par les départementales où les touristes devraient être plus rares.




Une grande dose de France rurale
23 Juillet 20 : Saint-Laurent-sur-Mer - Chartres / 248 km en 7h
Sur le papier une journée banale en plus d'une étape courte de 250km.
Mais en y repensant, ce fut une étape « extra ordinaire ».
Pendant 250 km, j'ai traversé une campagne française jolie sans être époustouflante et préservée des avatars de l'urbanisation moderne. Je n'ai vu aucune zone commerciale, pas d'autoroute ni ligne TGV. Sur la route, les locaux et plus de tracteurs et moissonneuses que de camping-car belge ou néerlandais.
J'ai traversé des villages animés du marché pour locaux, une ou deux petites villes sans banlieues glauques et suis souvent tombé sur des petits châteaux et autres maisons de maitres tout à fait séduisantes.
Individuellement, tout cela ne vaut pas un grandiose fjord norvégien, la solitude sauvage d’une forêt finlandaise ou la beauté époustouflante d'un col des Alpes.
Mais mis tout ensemble, c'est une vision exceptionnelle d'une France rurale et peu touristique sans être La Diagonale du Vide que nous ne voyons plus à force de foncer entre A et B en TGV ou sur autoroute.
Comme quoi, la beauté du voyage est bien dans le chemin et pas uniquement dans le but.




Des plaines beauceronnes aux portes du Morvan
24 Juillet 2020 : Chartres - Vézelay / 263 km en 7h
Après une nuit agitée dans le centre de Chartres (motos pétaradantes vers 2h du mat puis fêtards éméchés à 4h), je prends les longues routes plates de la Beauce. Personne dans les quelques villages traversés mais plein de camion et de voiture sur les routes.
A Pithiviers, je quitte la plate Beauce et longe la forêt d'Orléans jusqu'à rejoindre le Loing et le canal de Briare. J'arrive assez facilement à Saint Fargeau où je déjeune au Bistrot du Chateau.
En route ensuite vers Clamecy et le Morvan. Rapidement, les paysages deviennent vallonnés et les vues de plus en plus belles.
Arrivée à Vézelay toujours aussi belle de loin. Petite promenade autour et dans la basilique avant de m'installer à l'hôtel de La Poste et du Lion d'Or qui a hébergé de Funes et Bourvil durant le tournage de La Grande Vadrouille.
Demain, on s'approche des Alpes par le Jura.




Du Morvan au Jura en passant par la Bourgogne
25 Juillet 2020 : Vézelay - Gex / 281 km en 7h
Un départ comme je les apprécie : beau temps, pas trop chaud et 50 km dans le Morvan en ne croisant que 3 voitures.
Une jolie route dans le bocage pour arriver à Saulieu, lieu de la grande maison La Côte d'Or de Monsieur Loiseau. Une fois de plus, j'y arrive trop tard pour un petit dej et trop tôt pour le déjeuner. Faut vraiment que je fasse ce Tour de France des Etoilés, projet imaginé vers 12 ans !
Puis assez vite, je tombe dans une autre grande région de notre gastronomie, en arrivant en Bourgogne par Nuits St George.
Je traverse la Saône et entre dans le Jura. Je passe Poligny et après le vin, c'est le fromage : Comté et autre Morbier.
Enfin, je monte vers Les Rousses, station de ski jurassienne, puis le Col de la Faucille. Les routes larges et sinueuses attirent des hordes de motards se croyant sur un circuit. Comme quoi, une trop grande densité de plouc en goguette gâche grandement la beauté d'un site.
Ma chambre et ma table ont une vue imprenable sur le Mont Blanc, de l'autre côté du lac Léman. C'est grandiose et j'en profite.
Demain, la montagne sérieuse avec le Télégraphe, le Galibier, le Lautaret avant de monter à Vars.




Du Jura aux Alpes par des cols mythiques
26 Juillet 2020 : Gex - Vars / 325 km en 8h
Après une nuit calme dans la quiétude du Col de la Faucille et face au Mont Blanc, je pars sur les routes jurassiennes bien désertes en ce dimanche matin.
Je rejoins le Massif des Bauges, avant-gout des Alpes mais beaucoup plus calme et avec quelques beaux sommets.
J’arrive à la Maurienne où j'emprunte l'autoroute. Personne, vue époustouflante pendant 45 km. Certainement une des plus belles autoroutes que j'ai prises.
A St Michel de Maurienne, je déjeune d'un panini et d'un café. La densité de motard devient agressive avec des hordes d'italiens se croyant sur un circuit.
Heureusement, je monte le col du Télégraphe entre ces hordes et peut donc en profiter.
J'enchaine avec le Galibier, toujours aussi majestueux et technique. Le foule au sommet rend impossible un arrêt serein. D'ailleurs un groupe d'environ 60 Harley italiens est en train de repartir. Je ne traine donc pas et redescends vers le Lautaret et Briançon.
Le température atteint les 30° et rends le contournement de Briançon moyennement agréable. En plus la fatigue par manque d'eau (j'en ai 2 litres mais ne me force pas à boires) et le déjeuner léger, commence à se faire sentir.
La montée vers Vars ramène la fraicheur et les motards pétaradants se font moins nombreux. J'arrive bien à mon havre de paix pour la nuit, le refuge Napoléon, à 2 km de Vars, au bord d'un petit lac de montagne. Coin idyllique où une fois les motards fous partis on entend plus que les cloches des vaches. En plus, le restaurant est simple mais excellent et local.
Demain, une petite étape pour rejoindre le clan familial à Pertuis.




En descendant vers la Durance
27 Juillet 2020 : Vars - Pertuis / 239 km en 6h30
Une courte mais magnifique étape.
Un départ idyllique du col de Vars à 2000 m : grand ciel bleu, 18°C , personne sur la route et vues superbes dans la descente vers l'Ubaye.
Je rejoins rapidement Barcelonnette où la température commence à monter. Sur la route pour Digne-Les-Bains, je tente le détour par Barles et sa clue, canyon très étroit avec une route à une seule voie. Après plusieurs panneaux indiquant que la route est fermée, j'arrive sans encombre à ces gorges. Comme quoi, faut pas toujours croire les panneaux. Sauf que 500 m après la clue, la montagne a effectivement glissée sur la route, et donc on ne passe pas même à pieds ! Je fais donc demi-tour et file par la Nationale jusqu'à la vallée de la Durance.
A la hauteur de Manosque, ville chargée de souvenirs cyclistes de jeunesse, le thermomètre affiche 37°C, ce qui est un peu chaud quand même, après une première semaine passée entre 15° et 23°.
Pertuis est rapidement atteint et la chaleur de l'accueil ainsi que la rafraichissante piscine font vite oublier la chaleur du bitume.




Superbe Lubéron
28 Juillet 2020 : Pertuis - Pont Saint Esprit / 143 km en 5h
Etape la plus courte, en forme de demi day off.
Je pars tardivement de Pertuis sous un ciel couvert, à la limite de la pluie.
Traversée du Lubéron bien jolie et tranquille.
Redescente vers Carpentras puis Orange où je commence à chercher un hôtel pour ce soir puisque l'étape prévue à Castelnau Valence a été annulée. J'atterri tôt au Mas de L'Olivier à Pont St Esprit.
La chaleur est au rendez-vous et je suis mieux dans la piscine que sur la route.
Demain, même genre de 1/2 journée pour rejoindre Florac.




Cévennes sauvages et source du Tarn
29 Juillet 2020 : Pont St Esprit - Florac / 134 km en 5h
Un départ tardif mais avec une bonne chaleur déjà, 26°C à 9h30.
J'espère qu'en montant dans les Cévennes la température redeviendra civilisée.
Les km sont vite parcourus sur des routes isolées avec de belles vues. La température ne tombe pas vraiment et atteint les 33° en rejoignant la source du Tarn. A quelques km de l'étape, je trouve un bord de rivière accueillant. J'y déjeune de ma boite de thon et prends plusieurs bains dans l'eau fraiche et cristalline du Tarn.
Etape à Florac au cœur des Cévennes.
Demain, c'est reparti pour une étape normale vers Tarnac.




Des Cévennes au Millevaches en passant par le Cantal
30 Juillet 2020 : Florac - Tarnac / 270 km en 6h30
Retour à un rythme normal et à une étape de longueur décente.
Je quitte Florac à la fraiche, que 19°C à 8h30 et file vers Mende puis St Flour. Les routes sont bonnes et peu chargées. Les paysages sont bien jolis et pourtant je ne suis pas à l’aise. Un sentiment de « flottement », sans troubles de la vision réels comme j’ai eu en descendant vers Pertuis ou la crise de migraine à Pont Saint Esprit. Je prends un cachet et les choses s’arrange au fur et à mesure.
Avant St Flour, je découvre le Viaduc de Gabarit, construit par Eiffel et qui fut le viaduc le plus haut du monde jusqu’en 1886. Un peu de culture, ça ne fait pas de mal !
Je traverse le Cantal et m’arrête a Bort-Les-Orgues, espérant y faire un festin. Le seul restaurant de la place affichant 45 minutes d’attente, je me rabats sur un sandwich au thon et une frite achetés dans le kebab du coin. Follement gastronomique et local comme déjeuner !
Malgré une bonne chaleur de 33°C, je rejoins ensuite rapidement Meymac et le plateau de Millevaches où les routes vers Tarnac sont encore plus calmes mais nettement moins roulantes.
Etape ce soir au fameux Hôtel des Voyageurs, avant de partir demain pour Saint-Aigulin en une petite étape de 216 km.




Le Périgord par 39 °C
31 Juillet 2020 : Tarnac - Saint Aigulin / 230 km en 7h
L’excellente étape et nuit à Tarnac m’ont permis d’affronter cette journée courte mais caniculaire sans trop de souci.
Départ à 8h30 avec déjà 25°C alors qu’on est à 600 m d’altitude. Les routes sont désertes et alternent les tronçons roulants et les gravillons puisque c’est la grande saison.
J’arrive à Brantome-en-Périgord sous 35°C mais suis rebuté par la foule pour m’arrêter y déjeuner. Le lieu est pourtant charmant.
Je poursuis et tente ma chance en suivant les panneaux indiquant une pizzeria en bord de rivière, la Dronne. Bien m’en a pris car je tombe sur un endroit idyllique, presque frais au bord d’une eau bien fraîche.
Après une bonne salade et un crème brûlée « flambée », je plonge une tête dans cette eau salvatrice.
Le redémarrage est laborieux sous les 37°C qui deviennent vite 39°C pour y rester jusqu’à l’étape.
Ne trouvant pas de bistrot ombragé et pour ne pas risquer la syncope, je m’arrête dans un Carrefour Contact pour profiter de la clim le temps d’acheter un Orangina bien frais que je bois sur le parking.
Content d’arriver vite à St Aigullin où la température ne devient supportable que vers 19h00, sous les platanes, sans bouger.
Demain, longe étape de 360 km pour rejoindre Bielsa et la fraîcheur des Pyrénées.




Fraîche route pour l'Espagne via le Gers
1er Août 2020 : Saint Aigulin - Bielsa / 351 km en 9h
Une longue mais bonne étape dans la fraîcheur. Nous avons perdu 20°C depuis hier et rouler par 19°C est nettement plus gérable.
Je passe la journée à traverser des paysages agricoles plutôt jolis voire carrément beaux dans le Gers. Alternance de vigne, de tournesol et autres kiwis. C’est quand même une région de cocagne.
Pour le déjeuner, je tente ma chance au Château de L’Isle de Noé, au sud-ouest d’Auch. Dans la cour d’honneur de ce joli château, des tables sont installées sous des tentes, un peu genre repas de kermesse. Je joue le menu du jour à 13€ avec une entrée pour 2 (gaspacho, crudités et pâté de campagne), saucisse fermière de la mort avec des frites maisons à tomber et une ratatouille divine. Je cale sur le dessert. Le tout est frais, succulent et servi rapidement. Le paradis !
Je rentre ensuite dans les Haute Pyrénées où la pluie fait son apparition en montant. Mais très vite cela se calme et en passant en Espagne je retrouve un 29°C règlementaire.
La route de la vallée de Pineta est superbe et le cirque au bout de la route est à couper le souffle.
Demain, courte mais probablement chaude étape pour rejoindre Olite, en Navarre.




Etape pas si courte et un peu exigeante
2 Août 2020 : Bielsa - Olite / 287 km en 8h
Une belle étape dans les contreforts sauvages des Pyrénées.
Le départ est idéal depuis le Monte Perdido et les routes excellentes pendant les 50 premiers kilomètres.
Puis j’attaque 160 km de routes secondaires à peine assez larges pour se croiser, avec des gravillons dans 9 virages sur 10 et 3 ou 4 fois des voitures qui ne comprennent pas ce que je fais là et pourquoi elles ne peuvent pas prendre toute la largueur de la route. Autant dire que je conduis à vue et donc ni très vite ni très détendu.
La température monte jusqu’à 33°C. Les 2 villages traversés sont charmants mais absolument desserts. Je me rabats donc sur un piquenique en bord du Rio Gállego avec un bon bain rafraîchissant en prime.
Quand enfin, sur les derniers 50 km, la route redevient plus rectiligne et avec un revêtement sain, c’est un vent fort qui se lève. Par rafales, de côté, un coup à droite, un coup à gauche pour créer un peu d’inattendu.
Pas mécontent d’arriver à Olite, charmante petite ville navarraise où le vent souffle toujours fort.
Demain, je coupe court aux réjouissances et irais directement au bercail à Urrugne.




Retour anticipé au bercail basque
3 Août 2020 : Olite - Urrugne / 125 km en 2h30
Départ tardif mais toujours avec un vent fort.
Les 50 km jusqu’à Pamplona ne sont pas une partie de plaisir avec ce vent, sur une nationale toute droite et bien ventée.
A Pamplona, les choses se calment et je file via Bera de Bidassoa et le Col d’Ibardin.
Demain et pour les 15 jours qui viennent, repos pour la moto et surtout le motard.







