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La Diagonale du Paradis 2016

La Diagonale du Paradis - 6.200 km - 19 jours

Si comme le dit Sartre "l'enfer c'est les autres", alors cette année et contrairement aux côtes italiennes bondées de l'année dernière, j'ai exploré la Diagonale du Vide et donc la Diagonale du Paradis puisqu'il n'y a pas grand chose sur cette partie du territoire européen.

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C'est donc parti pour 19 jours de découverte sur les routes les moins bondées d'Europe.

Aprés avoir rejoint Givet à la frontière franco-belge, j'ai entamé la grande descente à travers les Ardennes, la Champagne, la Bourgogne, l'Auxerois, la Creuse, le plateau des Millevaches, l'Aveyron, le Tarn, et l'Ariége.

Aprés avoir passé la frontiére via Bagnéres de Luchon et Vielha, j'ai parcouru les pampas de l'Aragon, de La Mancha, de l'Andalucia pour atteindre Granada avant de rejoindre l'Atlantique à Sines, 200 km au sud de Lisboa.

Puis ce fût le début de la remontée vers le nord, via Portalegre, Salamanca, Burgos et Urrugne où la moto se reposa quelques jours avant d'entamer la remontée vers le Grand Nord via Paris et rejoindre ensuite le doux climat tempéré de l'Angleterre !

Le Best Of

Un départ bien humide ... comme d'habitude

Jour 1 # 10 Juillet 2016 : London - Escalles / 190 km en 6 heures

La Journée en 3 min 

Une étape courte pour démarrer mais un peu plus humide que souhaitable. La sortie de Londres se fait sans encombre en ce dimanche matin bien gris. Je suis obligé de m’équiper contre la pluie dès la M25.

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J’emprunte ensuite de jolies routes de campagne à travers le Sussex et le Kent mais sans soleil on apprécie nettement moins. 

Le déjeuner se fait dans un Pub campagnard, au coin de la cheminée et devant la finale Homme Handicapé de Wimbledon.

 

La pluie ne cesse pas vraiment et je rejoins vite fait l’Eurotunnel où les nuages envahissent les collines de Folkestone. Ça ne pourra qu’être mieux de l’autre côté du Channel, tentais-je de me convaincre.

 

Peine perdue ! Après une traversée sans encombre avec de sympathiques motards hollandais, je débarque à Calais ou le temps gris et humide s’agrémente d’un bon vent !

 

Heureusement, je n’ai pas long avant de rejoindre l’hôtel L’Escale à Escalles. Il y en a qui se creuse la tête !

 

Demain sera un autre jour avec déjeuner à Lille avec un vieux copain.

Le vrai début du voyage

Jour 2 # 11 Juillet 2016 : Escalles - Heer sur Meuse / 310 km en 9 heures 30 minutes

La Journée en 3 min 

Une bonne journée qui annonce le vrai voyage.

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Un départ gris et humide depuis la belle plage d'Escalles. La route est venteuse mais sans problème jusqu'à St Omer où je confirme à mon ami Thomas que nous déjeunons ensemble.

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Puis la route jusqu'à Lille où je profite d'une autoroute bloquée. J'en sors pour traverser péniblement les banlieues du Grand Lille.

Je retrouve Thomas dans le vieux Lille pour un déjeuner avec Florence, sa compagne qui a ouvert une auberge de jeunesse nouvelle formule, avec un très sympas bar/restau. Un déjeuner délicieux ou nous « catch up » et où je fais une entorse à ma règle absolue de moto = déjeuner sans alcool. J'ai pris un demi de bière !

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Puis sur la route de nouveau pour rejoindre Valenciennes par l'autoroute. De là je file vers Chimay par les nationales passant et repassant la frontière belge.

Plus j'avance plus les routes sont jolies et les voitures moins nombreuses. Les 40 derniers km en Belgique sont même assez beaux. Un mélange de Normandie et de Suisse.

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J'arrive vers 19h00 à Heer sur Meuse où m'attend une chambre dans un joli hôtel au bord de la Meuse. Tranquillité, accueil sympathique et diner délicieux agrémenté par des échanges avec mes voisins de table, retraités flamands en goguette parlant 4 langues et un peu étonnés par mon périple solitaire.

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En conclusion une journée qui sent bon le vrai début du voyage : temps de plus en plus chaud, des routes de plus en plus vides et des paysages de mieux en mieux.

La vidéo du jour

Un avant gout du "vide" mais encore un peu de monde

Jour 3 # 12 Juillet 2016 : Heer sur Meuse - Escolives Ste Camille / 345 km en 9 heures

La Journée en 3 min 

Départ de Heer sur Meuse sous un ciel gris mais par de jolies routes sans personnes dans les vallées ardennaises.

 

A Charleville Mézières, je rejoins la plaine champenoise et file sur des routes rectilignes mais sans personne et sous le soleil, jusqu’à Chalons en Champagne. Après un repas frugal, j’attaque une grande ligne droite de 75 km pour rejoindre Troyes. Le vent de travers par bourrasque et les nombreux camions rendent cette partie nettement moins fun que ce matin. Les 3 ronds-points et les 4 villages traversés sont un soulagement pour relâcher un peu la tension.

 

La pause à Troyes s’impose pour une menthe a l’eau réparatrice !

 

Dernier tronçon vers Auxerre ou l’on voit le paysage changé progressivement. Moins de grande ligne droite, plus de vallons et de virages mais toujours autant de monde sur ce qui doit être l’ancienne N7.

 

Je contourne Auxerre et arrive vite a Escolives St Camille. Etape du soir dans une chambre/table d’hôtes chez un vigneron. Rapide plouf dans la piscine, puis diner à 19h30 précises à la table d’hôte avec des belges, des dunkerquois et une banquière en attente de relogement suite à sa mutation sur Auxerre. Nous dégustons toutes les cuvées de la maison : rosé, blanc, rouge 1, rouge 2 et ratafia.

Tout ça dans des quantités raisonnables qui me permettent encore d’écrire ces lignes après coup !

La vidéo du jour

En plein dans le vide de la diagonale, option Pluie !

Jour 4 # 13 Juillet 2016 : Ecolives Ste Camille - Tarnac / 355 km en 9 heures

La Journée en 3 min 

Un démarrage compliqué, sous la pluie par 12° et un peu tard. Malgré les conditions adverses, la route est sympathique sans trop de monde sur un asphalte de bonne qualité. Je rejoins Nevers sans encombre et galère à trouver un coin décent pour la pause matinale. Le temps se calme un peu mais il fait toujours frais pour la saison.

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Je file ensuite vers Tronçais et sa magnifique forêt où les apparitions du soleil permettent de profiter des futaies élancées. Pas de collision avec du gros gibier !

 

Pause déjeuner à Montluçon dont je ne visite pas la ville surement charmante au demeurant.

 

Les 70 km pour rejoindre Guéret ne resteront pas dans ma mémoire sauf pour une Nationale qui est en fait une autoroute et un vent latéral bien joueur.

 

Après Guéret, enfin la Creuse telle qu’on l’aime : sauvage et belle. La route jusqu’à Bourganeuf est superbe et vide telle que le veut la Diagonale. C’est sur cette route, la route touristique de Guéret à Bourganeuf, que je fais la « presque rencontre » la plus surprenante de ma carrière de motard : au détour d’un virage, le câble électrique pend, à hauteur d’épaule, tendu d’un côté a l’autre de la route. Je l’évite et passe pas loin de la décapitation. Comme quoi, même dans nos contrées dites civilisées, il faut s’attendre à tout ! La pause à Bourganeuf dont le centre est presque joli, me permet de reprendre mes esprits.

 

Je rentre ensuite dans le Parc Naturel de Millevaches et là, on peut dire que c’est vraiment sauvage. Routes désertes et vues magnifiques. Mais c’est aussi le vide de réseau téléphonique et donc impossible de contacter l’hôtel que je visais pour ce soir. Tant pis, je tente ma chance et file vers Tarnac et son hôtel Les Voyageurs.

 

La surprise est bonne et même excellente. L’hôtel est ouvert, a de la place et le village est charmant avec son église, ses 2 chênes centenaires et sa mignonne fontaine St George.

 

Une très bonne adresse avec une table digne d’un étoilé !

Etape superbe malgré un thermomètre bas et des pluies nombreuses

Jour 5 # 14 Juillet 2016 : Tarnac - Rodez / 270 km en 7 heures

La Journée en 3 min 

Après une bonne nuit à Tarnac, je poursuis l’exploration du parc de Millevaches. Un départ fort agréable sur des petites routes avec un soleil jouant un peu à cache-cache.

 

Je rentre ensuite dans le parc des Volcans d’Auvergne, autre merveille de notre belle France. Le relief devient nettement plus montagneux. Passage par les jolies gorges de la Rhue avant de monter au Puy Mary à près de 1600 mètres. Les vues sont superbes, les routes bien étroites et virageuses mais le froid, 8°, et la grêle me poussent à ne pas trop m’attarder au sommet.

 

Aurillac est atteint sans problème par la sympathique Vallée de la Jordanne, avec une bonne saucée de temps en temps pour rester un peu frais ! Déjeuner rapide sur une terrasse où malgré un soleil intermittent, je garde polaire et blouson. C’est dire à quel point l’automne est doux cette année.

 

Je descends ensuite vers Entraygues-sur-Truyere, superbe village et pont romain. Mais l’orage gronde et la pluie commence vraiment à mouiller. Plus le temps de sécher entre deux averses. Je suis les gorges du Lot jusqu’à Estaing. Jolie route dont la beauté aurait été plus évidente sans cette pluie orageuse.

 

Je coupe ensuite vers Muret Le Château, où le soleil réapparait enfin et me permet de visiter ce charmant village surplombé par … un château ! Pause Orangina pour changer du traditionnel Mojito du Motard.

 

Le ciel n’ayant pas l’air de se maintenir au beau, je décide de faire étape ce soir à Rodez. J’arrive tôt mais l’hôtel est ferme jusqu’à 18h00.

 

Je ferai donc la visite de la Cathédrale et de Rodez by night. Surtout que ce soir, il y a le bal des pompiers !

La vidéo du jour

On dirait le Sud...

Jour 6 # 15 Juillet 2016 : Rodez - Saint Girons / 320 km en 9 heures 30 

La Journée en 3 min 

Réveil matinal sous un ciel magnifique puis l’horreur en découvrant le massacre de Nice. Pas envie de faire le fanfaron, donc pas de vidéo du départ.

 

Je quitte Rodez avec une fraiche température mais un ciel superbe. Je rejoins Réquista par des routes agréables et assez solitaires.

 

Ensuite c’est l’entrée dans les Grands Causses. Magnifiques aussi et déjà on sent le Sud pointer dans les couleurs et le paysages. J’aperçois le Tarn et devine ses gorges que j’ai déjà parcourus. Les kilomètres s’enchainent dans des conditions parfaites, avec au détour d’un virage des bijoux de vue et de château isolé.

 

Castres ne me laisse pas un souvenir marquant et me retrouve assez vite à Revel dont je découvre la magnifique halle de marché et les arcades qui l’entourent, un peu sur le modèle de la Plaza Mayor à l’espagnole. J’y déjeune d’une superbe saucisse de Toulouse de la maison Pradal, une saveur extraordinaire et aucun gras. Un régal très digeste. Il fait toujours beau mais on tient à peine en terrasse sans pull. Il ne fait que 16/17°.

 

Je reprends la route vers Castelnaudary puis Pamiers et Foix. De grandes lignes droites dans un joli paysage où l’on découvre au loin les Pyrénées.

 

A Foix, une pause pour le gouter et aussi pour une photo clin d’œil pour Gabin. Nous avions fait étape à Foix en 2013 et avions crevé de chaud. Aujourd’hui il n’a pas fait plus de 25°. La température idéale car en roulant on ressent la fraicheur de l’air.

 

La route de Foix à Saint Girons est très agréable : bien roulante avec des vues sur les Pyrénées de plus en plus sauvage, et puis pratiquement personne. Je fais même une pause a l’aire de Platanes, indiquée 2 km avant, en espérant trouver des hordes de touristes. Là, personne à part un malheureux camping-car. L’aire est effectivement pleine de superbes platane, au bord d’un rafraichissant torrent. La carte postale du Sud.

 

Etape ce soir au Château de Beauregard. Un petit château dans « son jus » à l’extérieur de St Girons mais avec un accueil chaleureux et une piscine bien agréable.

 

Demain, Au revoir la France et Arriba Espana !

Une bonne grosse étape

Jour 7 # 16 Juillet 2016 : St Girons - Alcañiz / 410 km en 10 heures 30

La Journée en 3 min 

Une grosse journée assez exigeante mais excellente.

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Tout d'abord par sa longueur en km (412) et par sa durée (10h30).

Ensuite par le type de route : de la montagne pour initiés au début et des routes de campagne en mauvais état sur une bon quart.

Enfin par la température qui atteint les 35° vers 12h00 et ne descendra guère avant la nuit.

 

Le départ de St Girons se fait dans des conditions idéales et à l'heure voulue après une nuit bien réparatrice. La Nationale jusqu'à St Bertrand de Comminges est vite parcourue et offre de belles vues sur les Pyrénées.

Ensuite j'attaque la montée vers Luchon via le Port de Balès. Parcours jusqu'à Vielha qui tient toutes ses promesses : une route challengeante, des vues époustouflantes, 3 voitures, 50 vélos et 500 vaches. Un des très beaux cols de ma modeste carrière de voyageur.

 

Puis la route devient plus roulante mais toujours montagneuse et découvrant un paysage de plus en plus aride tout en restant tempère. Il ne fait pas plus de 25°.

 

Je déjeune sur la place d'un petit village catalan d'un bocadillo et un café. On passe son temps a passé de la Catalogne à l'Aragon.

 

J'attaque enfin les 180 "derniers" kilomètres. Plus je descends de la montagne, plus la chaleur monte, les routes deviennent rectilignes et les paysages ressemblent au Far West.

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Pause et essence à Monzon avant les 60 derniers km sur des routes isolées, en état moyen mais au milieu de la pampa a la beauté austère.

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Alcañiz est atteint avec satisfaction vers 19h30. Le Parador domine la ville et accueille un groupe de motards pas très causant.

 

Demain, dernière journée avant un jour de repos bien mérité.

La vidéo du jour

La vidéo Bonus

La diagonale passe bien par là

Jour 8 # 17 Juillet 2016 : Alcañiz - Albacete / 400 km en 9 heures

La Journée en 3 min 

Encore un bon départ d’Alcañiz, dans les temps et par une agréable température.

 

J'attaque par une Nationale roulante et traversant de belles plaines arides comme je les aime.

Ensuite, je coupe par les petites routes où se succèdent les plateaux isolés et les vallées vertes où coulent de jolies rivières. Par endroit cela devient même des canyons encaissés où la fraicheur est étonnante. C'est d'ailleurs étonnant ce qu'il fait bon. Il ne fera pas plus de 25° jusqu'à 12h00. En fait, il y a une explication, autre que le dérèglement climatique : je passe les trois quarts de la journée entre 800 et 1500 mètres d'altitude, et ça fait toute la différence !

 

J'arrive vers 11h30 à Teruel dont je découvre le magnifique centre dont la Plaza del Torico. Je me sustente d'un zumo fresco de naranja et d'un bocadillo de atun. Tout cela à la santé de Nando avec qui nous n'avons pas réussis à nous voir. Son pueblo est bien dans la province de Teruel mais à 150 km de là où je passe.

 

Je repars vers le sud sur de bonnes routes avec toujours aussi peu de monde et où le paysage devient plus aride et austère.

 

Vers 14h00, et n'ayant rien trouvé de plus excitant, je me réfugie dans la salle climatisée d'un resto de bord de Nationale à Carboneras de Guadazaón. Une référence sur la carte mondiale de la gastronomie. Accueil "tempéré" des locaux mais service efficace dans une salle où hurle la TV et les familles venues faire des agapes dominicales. Je me "régale" d'un gaspacho suivi d'un conejo, dont je tire 3 bouchées, et de 7 frites (je les ai comptés !). Un arroz con leche, pour essayer de me caler, un café et une discussion avec un grand père du cru qui a été à Liverpool voir sa fille et visité le repère de Beatles !

 

Je reprends la route vers 15h30 où le thermomètre ne dépasse même pas les 30°. Une température de printemps !

 

J'entre en Castilla La Mancha et continue de profiter de routes bien roulantes dans une campagne moins luxuriante que la Normandie mais néanmoins non sans charme. On se rapproche des 36° qui seront atteints vers 17h00. Mais là aussi, et bien que beaucoup plus bas que ce matin, tout cela reste parfaitement supportable. Notamment car en roulant l'air rafraichit un peu et surtout, lorsque je m'arrête, à l'ombre bien sûr et après avoir enlevé casque, blouson et gants, il fait bon grâce à un vent doux. Rien à voir avec la chaleur moite et suffocante des côtes italiennes de l'année dernière. La grande différence aussi, c'est qu'ici les nuits sont fraiches et permettent de bien récupérer.

 

Arrivée à l'hôtel vers 18h00. Une copie de finca de bon gout avec une belle piscine, en dehors de la ville. Content de pouvoir faire un break ici demain.

La vidéo du jour

Repos à Albacete

Jour 9 # 18 Juillet 2016 : Albacete - Albacete

La Journée en 3 min 

Programme tranquille aujourd’hui.

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- Grasse matinée jusqu’à 8h15

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 - Entretien de mon fidèle destrier : huile, pression des pneus, nettoyage, plein d’essence

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- Visite de la ville : cathédrale etonnante, Plaza de Toros et Plaza Mayor version Ville Nouvelle.

 

- Shopping au Mercadona

 

- Mail et coups de fil boulot

 

- Sieste

 

- Piscine

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Une dure journée en somme !

Belle journée mais 40,5° tout de même

Jour 10 # 19 Juillet 2016 : Albacete - Zujar / 330 km en 9 heures

La Journée en 3 min 

Il fait frais, 19°, lorsque je quitte à 8h30 Albacete. Je traverse rapidement la plaine qui me sépare des sierras de Alcaraz et Segura o les choses sérieuses vont commencer.

 

Au détour d’un virage et sans crier gare, je tombe sur le village d’Ayna. Un site splendide dans des gorges bien encaissées. Il fait toujours bon et ce d’autant plus qu’on est au-dessus des 900 mètres.

 

La route se poursuit entre oliviers, amandiers et superbes forêts de pins et chênes verts. Le tout agrémenter de montagnes superbes sans être encore trop arides.

 

Pause a Fuente Higuera avant de monter vers le Puerto de Arena ou la température ne dépasse pas les 25°.

 

50 km plus loin, je tombe sur un petit paradis frais au bords d’une rivière bien fraiche. Je décide d’y faire une halte déjeuner même si c’est l’heure d’un déjeuner anglais. Je me rafraichis et déguste mes provisions. Reprise de la route qui devient beaucoup plus challengeante pendant 20 kilomètres : gravier partout, virage et patch de goudron dans un état plus ou moins avancer de fusion. J’adopte donc, selon l’expression consacrée, un pilotage à vue de type défensif. Pas bon pour la moyenne mais bon pour la santé. Car comme disent les italiens « chi va pianno, va sano e va lontano ».

 

Après ce tronçon exigeant je fais une pause a Pontones ou la chaleur devient réelle. Là je tombe sur un gars de Mazamet, originaire du coin et motard averti. On taille la bavette et je sens bien qu’il a du mal à comprendre pourquoi je fais ce périple tout seul.

 

Sur ces échanges amicaux, je reprends la toute sous une chaleur montante. La descente de la montagne (je passe a plus de 1600 mètres) marque la fin des virages mais surtout le début de la vraie chaleur. La plaine est plate, brumeuse et terriblement plus aride. Les 40° arrivent mais cela n’enlève pas le charme particulier de ces grands espaces. Heureusement le soleil est caché par des nuages. Sinon je n’ose pas imaginer la température.

 

J’arrive enfin à Zujar et à l’hôtel au bord du lac 5 kilomètres plus loin. C’est beau mais je pense qu’après un bon coup de chaud, on trouve toute étendue d’eau et piscine particulièrement belles.

La vidéo du jour

La vidéo Bonus

Une grosse journée avec du haut (2.200 m) et du chaud (38°)

Jour 11 # 20 Juillet 2016 : Zujar - Carmona / 395 km en 9 heures 30 minutes

La Journée en 3 min 

Je quitte le lac de Zujar à 8h00 pétantes, après un petit déjeuner dans ma chambre, à base de thon en boite, olives et eau plate.

Le petit déjeuner de l'hôtel n'étant pas servi avant 8h30, je ne veux pas démarrer cette longue journée trop tard et donc trop chaud.

 

Après 50 km d'autoroute, je fais une halte et prends de l'essence et un vrai petit déjeuner. Un zumo natural et un demi pain grillé au feu de bois avec tomate y aceite. Autant dire que ça me cale bien et en plus, le tout pour 3 € !

 

J'attaque ensuite la montée vers Sierra Nevada, d'abord par des routes secondaires mais de bon roulage. Le temps est chaud (30°) et très brumeux. Je poursuis l'ascension sur la route principale, une vraie grosse nationale. L'arrivée à la station se fait par un agréable 25° agrémenté d'une pluie rafraichissante mais d'un vent par bourrasques violentes fort gênant. Pause vidéo et c'est parti pour la grande remontée vers le Nord puisque Sierra Nevada est le point culminant et méridional de ce voyage.

 

En arrivant dans la plaine, les 35° semblent chauds et on nage dans une sorte de fog pas très sympa. Le contournement de Grenade est un peu long mais sans difficulté.

 

Après 50 km de nationale venteuse, je file, par une jolie route alternant plaines d'olivier et étendues arides, vers Priego de Cordoba puis Lucena. La chaleur devient usante avec 38°. A Lucena, je me replis dans le premier McDo venu, dont la clim efficace est autant un attrait que les sommets gastronomiques. Je n'ai pas le courage, à cette heure et sous cette chaleur d’errer dans Lucena à la recherche d'un resto.

 

A 15h00, je me lance sur les plaines andalouses vers Puente Genil et Marchena. Le vent fort transversal, le soleil qui cogne et la platitude des étendues transforment les 100 derniers km en un challenge.

 

L'arrivée à Carmona sonne la libération et la réussite d'une étape assez longue étant donné les conditions et le type de relief. Tout ça pour prendre de l'avance et arriver à Urrugne dimanche plutôt que lundi.

La vidéo du jour

Arrivée à l'Atlantique

Jour 12 # 21 Juillet 2016 : Carmona - Sines / 360 km en 9 heures

La Journée en 3 min 

Départ un peu tardif de Carmona sous un beau soleil et une température qui grimpe vite. Je prends par les petites routes pour passer sur le Guadalquivir et contourner Sevilla.

 

Je grimpe ensuite dans la Sierra de Aracena où les chênes verts remplacent les orangers de la plaine de Sevilla. La route est agréable et roulante sans être bouleversante. Pause zumo à Aracena où on est plutôt à 35° qu'aux 25° vu sur la météo.

 

Passage par Jabugo et les étendues de pâturages parsemés de chênes.

 

Arrivée au Portugal sans encombre. Le paysage change doucement tout en étant dans le même style. Je mets 1 heure à réaliser que mon GPS ne déconne pas quand il annonce une arrivée 70 km plus loin à 13h17 alors qu'il est 13h10 ! En fait en entrant au Portugal, on perd 1 heure et il est donc 12h10 !

 

Je m'arrête à Beja pour déjeuner dans un restaurant pour locaux. Je me régale d'un gaspacho pour 4 en entrée. Mais leur gaspacho est non mixé. C'est entre la salade tomates/concombres et la soupe. Puis je prends ce que je crois être des brochettes de porcs. En fait c'est un genre de ragout pour 2 avec frites et riz, histoire d'être équilibré !

 

Je quitte Beja sous une bonne chaleur de 36° et file vers la côte au travers des champs de chêne lièges, fondamentaux pour l'industrie viticole.

 

Et puis, soudain, à 20 km de la côte, on sent comme une fraîcheur dans l'air. Au fil des kilomètres, cela se confirme et une fois sur la plage il ne fait que 26°. J'atteins ainsi la mer qui est superbe à cet endroit : des km de plages et de dunes sauvages sans personnes et quasiment sans construction.

 

Je rejoins vite mon hôtel, au milieu d'une zone industrielle un peu glauque. Mais une fois dedans la gentillesse du personnel, la qualité de la chambre, la piscine olympique dans un grand jardin et la qualité du diner font oublié l'environnement.

Retour en Espagne et au 36° réglementaires

Jour 13 # 22 Juillet 2016 : Sines - Alcantara / 320 km en 7 heures 30

La Journée en 3 min 

Départ à la fraiche mais un peu tardif, d'autant plus si l'on tient compte de l'heure qui sera perdue en repassant en Espagne.

 

Après une bonne heure sur de routes secondaires agréables au milieu des chênes lièges, j'attaque une grosse heure sur des Nationales de seconde catégorie. Le goudron y fait des vagues sous l'effet des racines de pins et du passage répété des 35 tonnes qui roulent à fond. Ajoutez à cela un vent latéral par rafales impromptues et autant dire que le plaisir de rouler s'en trouve quelque peu diminué. La pause à Montemor o novo est la bienvenue et les efforts de la patronne du café pour m'apprendre quelques mots de portugais, en me faisant comprendre que parler espagnol par ici n'est pas une bonne idée, me change les idées. Il fait toujours bon mais j'ai quand même un coup de mou.

 

La route pour Portalegre via Estremoz devient plus gérable avec des paysages variés dont une belle vallée verte de rizières.

 

Je visite Montforte, village typique, à la recherche d’un endroit où me sustenter. Devant l'absence de lieu engageant, je continue vers Portalegre. Malgré ce nom qui sonne joyeux, la ville est assez calme et je me rabats sur un Telepizza pour mon dernier repas portugais. Dommage mais l'heure tourne et la température monte.

 

A 15h30 je reprends la route et après les derniers kilomètres dans les monts portugais, je rentre en Espagne, plus précisément en Extremadura.

 

Et là, en quelque kilomètres, on change encore une fois de planète. La montagne devient une plaine vaguement vallonnée à perte de vue. Les chênes verts finissent par disparaître, les 36°cognent et le vent par bourrasque rendent la conduite plus sportive. Heureusement il n'y a absolument personne et le revêtement est bon.

 

Après une dernière pause réhydratation à Membrio et une conversation incompréhensible avec un grand père local, j'arrive à Alcantara. Village rustique où l'abbaye locale a été transformé en un hôtel monacalement très plaisant.

 

Demain, avant-dernier jour de cette virée où j'ai encore découvert la France, l'Espagne et le Portugal. Alors que c'est au moins la troisième fois que j'y traines mes guêtres de motard.

La vidéo du jour

 Avant dernière étape entre monts et plaines

Jour 14 # 23 Juillet 2016 : Alcantara - Ampudia / 385 km en 8 heures 30

La Journée en 3 min 

Après une chaude mais réparatrice à Alcantara, je file vers la Sierra de Francia en traversant les campos de Toros. La température ne dépasse pas les 26° de la journée et le vent en plaine n'est pas gênant. J'avale donc les kilomètres en profitant des étendues a perte de vue.

 

Quelques Toros bravos sont visibles et Salamanca est traversée sans encombre. Ayant déjà visité sa Plaza Mayor, je décide de poursuivre pour avoir une dernière étape demain raisonnable.

 

Je déjeune à Fuentesaúco dans le bar du village où le patron me fait gouter tous ses tapas dont un délicieux pulpo de la casa. J'assiste à la sortie de messe d'un mariage qui a l'air princier et décalé dans un village perdu dans la pampa salamancaise. Pendant 30 minutes c'est un véritable défilé de mode avec des femmes superbement habillées et des hommes sur leur 31.

 

Je poursuis vers la ville de Toro qui doit bien avoir un rapport avec le noble animal. Que dalle, à part un imposant château visible à 10 kilomètres.

 

Après maintes tergiversations, je réserve un hôtel a Ampudia dont le village semble charmant.

 

Effectivement, ce village perdu est vide de touristes mais a un château imposant et en bon état, une giralda monumentale pour le lieu et des rues brodées de piliers soutenant l'avancé des maisons sur la rue. Une bien belle étape dans un hôtel simple mais au patron accueillant.

La vidéo du jour

Retour vers la verdure et la fraicheur basques

Jour 15 # 24 Juillet 2016 : Ampudia - Urrugne / 390 km en 9 heures

La Journée en 3 min 

La vidéo du jour

Début de la remontée vers le Nord

Jour 16 # 24 Aout 2016 : Urrugne - Rochechouart / 427 km en 9 heures

La Journée en 3 min 

Etape chez les cousins du Loir-et-Cher 

Jour 17 # 25 Aout 2016 : Rochechouart - Frétay / 300 km en 7 heures

Arrivée laborieuse sur Paris 
Jour 18 # 26 Aout 2016 : Frétay - Paris / 195 km en 4 heures

Longue et grise étape pour arriver à Londres 

Jour 19 # 4 Septembre 2016 : Paris - London / 500 km en 11 heures

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